Chauffage au bois et qualité de l’air

Face à l’épuisement des ressources fossiles de la planète et au réchauffement climatique, la forêt et la ressource renouvelable en bois représentent un potentiel conséquent de combustibles et d’emplois sur les territoires. Mais quelques jours dans l’année, le bois de chauffage est décrié comme une source de pollution de l’air. Qu’en est-il vraiment ?

Évolution de la qualité de l’air

Depuis quelques années, nous entendons régulièrement parler de la qualité de l’air et de sa pollution qui a un fort impact sur notre santé de l’allergie jusqu’à la mort prématurée. Les mesures réalisées par le CITEPA[i] et les différentes associations régionales de suivi de la qualité de l’air, telle qu’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes pour notre région, permettent de suivre précisément l’évolution dans le temps de cette pollution ainsi que les différentes sources de polluants.

Contrairement à ce que nous laisse penser la médiatisation, la qualité de l’air s’améliore d’année en année depuis le début des mesures en 1960 et notamment ces 15 dernières années (- 60% pour les PM2,5 depuis 1990). Cependant, des dépassements des seuils réglementaires de concentration en polluant imposés par l’Union Européenne ou du seuil, inférieur, préconisé par l’OMS restent observés chaque année. Selon les zones géographiques et les contextes, les principaux polluants en cause sont divers, il peut s’agir d’Oxyde d’Azote (NOx), d’Ozone (O3), de Dioxyde de Soufre (SO2), de particules en suspensions (TPS) ou de particules fines (PM2,5).

[i] Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique

Améliorer la qualité de l’air en se chauffant au bois

Afin d’abaisser l’émission de particules du chauffage au bois, il faut donc optimiser la combustion et donc le rendement de l’appareil de chauffage. Pour cela il faut :

  1. Un appareil performant et correctement dimensionné ;
  2. Qui soit installé, utilisé et entretenu correctement ;
  3. Alimenté avec du bois de qualité.

 

Du fait de la modernité du parc (récent), des filtres mis en place et de la règlementation stricte, le chauffage collectif et industriel, au bois déchiqueté ou au granulé, n’est pas significativement émetteur de particules fines. Ainsi, sur Grenoble, le chauffage urbain représente moins de 1% des émissions de particules du secteur résidentiel alors qu’il chauffe 45 000 logements sur les 228 000 du territoire. Pour un chauffage équivalent, un logement chauffé au chauffage urbain émet 40 fois moins qu’un appartement chauffé avec un foyer fermé.

Les émissions de particules fines sont très majoritairement dues à la combustion de bûches dans de mauvaises conditions : foyer ouvert ou appareil antérieur à 2002 ; appareil non entretenu, mal utilisé ou mal installé ; bois humide (>23% d’humidité) ou souillé. Dans le cas d’un appareil Flamme Verte 7* alimenté en bois sec et calibré et régulièrement entretenu, les émissions sont déjà divisées d’un facteur 30 à 100 (par rapport à un foyer ouvert et du bois humide) et les professionnels continuent d’améliorer leurs produits et leurs conseils.

La modernisation des appareils au bois bûche et l’utilisation de bois sec mèneraient à une division par 10 des émissions de particules finesiii. De même, en utilisant le parc matériel actuel, ne brûler que du bois sec permettrait de diviser par 4 les émissions de particules finesiii.

Ainsi, la modernisation du parc d’appareils de chauffage individuel au bois (et/ou la mise en place d’appareils au granulé) et l’amélioration du combustible (séchage optimisé sous hangar ou artificiel) associées à un conseil adapté (et donc une amélioration des pratiques) peuvent permettre de réduire substantiellement les émissions de particules fines et d’améliorer la qualité de l’air. Ces améliorations sont nécessaires pour accroître la part du chauffage au bois, et ainsi réussir la transition énergétique (la programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit de passer de 8,6 à 10,3 millions de logements chauffés au bois d’ici 2023 pour une consommation identique).

Le bois une énergie à l’impact environnemental positif

Rappelons en effet que le bois énergie est une énergie renouvelable (avec une bonne gestion de la forêt, le CO2 émis lors de la combustion est capté par la repousse des arbres), locale et abordable (le prix du granulé a suivi l’inflation et la bûche et le bois déchiqueté n’ont subi aucune augmentation significative depuis 10 ans). Il s’agit également d’une valorisation énergétiquement rentable (bois 0,08 à 0,18 kWhfossile/kWhutile ; gaz 1,21 kWhfossile/kWhutile ; fioul 1,45 kWhfossile/kWhutile  et électricité 3,03 kWhfossile/kWhutile  )iv. Le bois énergie a également des vertus sociales puisqu’une consommation de 10 000 tonnes permet la création de 20 ETP pour la production de bois et de 5 ETP pour la gestion de la chaudièrev. A cela il faut rajouter les emplois créés lors de la fabrication de la chaudière. Ceci fait du bois énergie, le secteur des énergies renouvelables totalisant le plus d’emplois en France. Et ceux-ci sont stables et non délocalisables.


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